Elle s’appelait Suzette, Ginette, Claudette ou Henriette, et oui à tes yeux, c’était la meilleure. Et si elle est encore en vie, elle détient encore son titre: Cuisinière parfaite.
Je parle bien sûr de façon imagée, mais cette femme, souvent mise sur un piédestal, fait partie d’une espèce en voie de disparition.
Mes références sont bien sûr québécoises, mais je peux, et ce avec certitude, dire que les nouvelles générations de « naturelles » n’existent plus ou presque.
Je ne suis pas là pour faire du bashing sur les nouvelles cohortes d’humains, elles ont déjà le dos assez large. Je suis plus allumée par l’idée de rendre hommage et de m’inspirer par ces femme comme il ne s’en fait plus.
Qu’est-ce que la cuisinière parfaite avait que l’on ne s’est pas approprié?
Confiance
Je dis confiance parce que c’est le premier mot qui me vient en tête, mais je pourrais dire: instinct, expérience, débrouillardise.
Je ne sais pas si ces mots résonnent? Je ne sais pas s’ils sont lourds de sens ou même, qu’ils font mal…? Dans tous les cas, ils se résument bien en une idée claire: c’est en mettant la main à la pâte qu’on prend du coffre, oui de l’expérience terrain!
Souvent nos mamies ont été catapultées de la cour arrière à la cuisine, dès leur très jeune âge, et y ont fait leur classe pour en devenir les « encyclopédies du savoir-faire », ce pour quoi on les reconnait aujourd’hui.
Bref, si je veux m’approcher de cette idée que j’ai cette « naturelle » en moi, je dois me lancer et bien sûr gagner en expérience « as I go ».
Équipement
Tu vas certainement, même avant de commencer à lire ce segment, avoir envie de me dire qu’il y a 1001 déclinaisons de cette grand-mère mythique dont je fais l’apologie.
Je t’invite à ouvrir ton esprit, à te laisser porter par le visuel, la presque métaphore de la dite créature.
Oui, il est possible que certaines ne se retrouvent pas dans les anecdotes de village et de campagne à la sauce « des pays d’en haut » et c’est correct. Tu comprendras que la caricature que je tente de dépeindre ici, c’est bien sûr la cuisinière parfaite CLASSIQUE… Hahaha! Si je peux me permettre, ça se peut que se soit pas pareil pour celle de la ville, mais je ne la connais pas!
Je parlais d’équipement! Sans parler de budget, s’il vous plaît, dans sa cuisine, il y avait de quoi nourrir une armée.
Et si elle ne possédait pas tous les outils pour faire « from scratch » il existait un réseau de voisin/communauté qui ne demandait qu’à s’entraider. L’économie de partage est aussi en déclin… ça c’est un autre sujet.
La différence réside dans la logique de se partir une famille en étant bien équipé. La notion du trousseau est-elle encore d’actualité? Quand partir de chez parent demande une vente à tempérament pour une belle grande télévision et un fauteuil trois places…
J’exagère presque. Avoir une base comme un éplucheur, quelques bons couteaux, une Tupperondes et des Intelli-Frais sont l’équivalent du chaudron de fonte, du 20 litres à soupe et du four à bois de l’époque en version actuelle.
En gros, bien équipé, on peut faire des miracles. La cuisine, un terrain de jeu plutôt qu’un poids. C’est de partir avec des bases solides!
Passion
Encore une fois le mot est fort, chargé, mais à mes yeux, tellement plein de sens. Permets-moi de te donner mon « 2 cents »… La routine du métro-boulot-dodo s’installe trop facilement. On finit par perdre la magie des petites choses. Faire avec intention plutôt qu’avec automation: Hummm, concept à raviver, selon moi! Se donner à 100%, pas 110, 100… En entièreté, être dans le moment présent, travailler avec son cœur et y mettre de l’amour!!!
Je le sais, je brasse. Je m’en excuse. En fait, je sais pas si je m’en excuse, je sais par contre que je veux pas te faire de peine mais plutôt qu’ensemble on réalise que le
« #slowliving » est peut-être une solution pour apprécier chaque moment et à « kiffer la life » comme diraient mes amis français.
La passion, c’est aussi un mindset, tout faire pour sentir qu’on fait la différence.
Éducation et ressources
J’ai presque fini! Si tu es rendue jusqu’ici, c’est que j’ai touché quelque chose et qu’intérieurement, l’appel à mieux raisonner nos actions du quotidien, ça nous unifie.
Ta mamie, la naturelle, la parfaite cuisinière n’a pas appris dans un livre, n’a pas eu un cours d’économie familial et n’est peut-être même pas allée à l’école…
Elle a fait du « mimicking », elle s’est formée auprès des meilleurs, des gens d’expérience autour. Elle a consulté les experts!
Dans son cas, c’était sa « momma », les tantes et la communauté. Oui aujourd’hui c’est Google ou Ricardo! C’est pas toujours aussi personnalisé… pas toujours aussi motivant…
Mais, au combien, important! De un, parce que le savoir-faire doit « s’entre-tenir » de génération en génération. De deux, la ressource infinie de l’internet me donne accès sans limite à réaliser tellement plus que ceux qui sont l’emblème même de ce à quoi j’aspire!
En conclusion
Alors, je conclus là-dessus, je fais une genre de promesse et tu peux la faire avec moi si tu crois qu’on peut faire une différence dans ce monde!
Je m’engage à transmettre à mes enfants et à ceux qui ont besoin d’aide, le désir d’apprendre la cuisine. Et par le fait même, je m’engage à maintenir, voire entretenir, le savoir ancestral de mes aïeux afin que mes racines restent ancrées pour des générations à venir. »
Tu « pledge » avec moi?
Ce texte est voué à faire rire et réfléchir. En aucun cas destiné à dépeindre négativement qui que ce soit.
En espérant t’avoir touchée et inspirée! ✌🏻💚